Faqat Litresda o'qing

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Kitobni o'qish: «Histoire littéraire d'Italie (3», sahifa 24

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Mais ces richesses dérobées par les Grecs fugitifs aux flammes qui avaient consumé tout le reste, et celles qu'on avait retirées avec tant de peine du fond des cloîtres d'Europe, où tant d'autres avaient péri, pouvaient périr encore. Le temps et ses révolutions, la guerre et ses fureurs, pouvaient amener un dernier désastre que rien n'aurait pu réparer. Un art conservateur et propagateur est donné aux hommes. L'imprimerie est inventée, et les œuvres du génie, et les oracles de la vérité sont désormais impérissables. Enfin l'univers connu ne paraît plus suffire à l'ambition de l'esprit humain, au désir qu'il a d'accroître ses lumières et ses jouissances; il se trouve trop serré dans cet univers; on en découvre un autre, nouveau théâtre où il s'élance, pour en rapporter des richesses nouvelles, et dans l'espoir d'arracher à la nature ses derniers secrets.

Heureux les hommes s'ils n'y étaient conduits que par ces nobles passions, si la vile et insatiable soif de l'or ne les y guidait pas, si elle n'entraînait à sa suite la ruine, la dévastation, les infirmités nouvelles, les fléaux destructeurs, l'intarissable effusion de sang humain, l'extinction de races entières, l'esclavage d'autres races, accompagné des plus atroces barbaries, et dans le lointain, la vengeance de ces excès par des atrocités non moins horribles! Mais, telle est la malheureuse condition de l'homme, la somme des biens et des maux lui fut donnée dans une mesure inégale. Il lutte en vain contre cette inégalité primitive; et dès qu'il ajoute par son industrie aux biens qui lui furent permis, il semble que la fatalité de sa nature augmente en proportion le nombre et l'intensité de ses maux.

Cependant soyons justes: connaissons nos misères, mais ne les exagérons pas. En parcourant dans cet ouvrage les annales des progrès de l'esprit humain, pendant près de dix siècles, nous avons constamment observé que du moment où les lumières, éteintes par la combinaison simultanée de plusieurs causes que nous avons tâché de connaître, recommencèrent au dixième siècle à jeter une faible lueur, elles ont toujours été croissant, sans faire un seul pas rétrograde, jusqu'au moment où nous voilà parvenus; qu'aucun des maux qui affligèrent alors l'Italie et l'Europe, ne vint de ces progrès de l'esprit, mais des sources trop connues et trop compliquées du malheur de toutes les sociétés civiles; qu'au contraire, à mesure que les lumières se sont accrues, que les plaisirs de l'esprit se sont fait sentir, que les talents se sont multipliés, épurés et agrandis, la triste condition humaine s'est adoucie, l'homme a repris à la fois plus de noblesse, de vertus et de bonheur, et qu'il lui a fallu, si j'ose le dire, s'ouvrir de nouvelles sources d'infortunes, pour que l'arrêt de sa destinée fût accompli, et pour que leur masse pût surpasser encore celle de ses jouissances et de la félicité convenable à sa nature.

Nous verrons cette vérité consolante confirmée dans la suite par les autres parties de cette Histoire. Nous n'aurons plus à parcourir des époques aussi arides. La nuit de la barbarie et de l'ignorance est dissipée: les ténèbres du faux savoir, et la triste lueur du pédantisme font place au jour pur de la saine littérature, de l'érudition choisie et du goût; les grands modèles ont reparu dans tous les genres, et les esprits avides de produire n'attendent que le signal d'un nouveau siècle, pour répandre avec profusion leurs inventions et leurs trésors.

NOTES AJOUTÉES

Page 9, ligne 24. «Bientôt la mort de son père et les soins de famille qui en furent la suite le rappelèrent (Boccace) à Florence.» – Une des lettres attribuées à Boccace, et imprimées, t. IV de ses Œuvres, édition de Naples, sous le titre de Florence, 1723, contredit la date que l'on donne ici à la mort de son père, et même celle de plusieurs autres événements de sa Vie. Cette lettre, adressée à Cino da Pistoja (ub. supr. p. 34), est datée du 19 avril 1338. Boccace y parle de la mort récente de son père, qui le laissa, à l'âge de vingt-cinq ans, maître de ses volontés. Mais de savants critiques pensent que cette lettre a été supposée par Doni, qui la publia le premier dans les Prose Antiche di Boccacio, etc., que Cino ne fut point le maître de Boccace, et que ni la date de cette lettre, ni rien de ce qu'elle contient ne peuvent être d'aucune autorité. (Voy. Mazzuchelli, Scritt. ital., t. II, part. III, p. 1320, note 37.)

Page 46, note. – Au Rinouviau, etc. Je parle ici selon le préjugé commun, en attribuant, comme M. Baldelli, au roi de Navarre cette chanson, qui offre le premier modèle de l'ottava rima; elle ne se trouve point dans les manuscrits des poésies de Thibault. La Ravallière, qui les a publiées, Paris, 2 vol. in-12, 1742, ne l'a point mise dans son Recueil; tous les manuscrits, au contraire, l'attribuent à Gace Brulés; et, quoi qu'en ait dit Pasquier, qui a induit en erreur le savant auteur de la Vie de Boccace, c'est en effet à ce vieux poëte qu'elle appartient.

Page 53, ligne 27 et suiv. «L'ouvrage (l'Amorosa Visione de Boccace), dans son entier, est un grand acrostiche. En prenant la première lettre du premier vers de chaque tercet, on en compose deux sonnets et une canzone en vers très-réguliers, etc.» Voici, pour exemple, le premier des deux sonnets. Ce n'est pas un chef-d'œuvre de poésie, mais de patience, et une singularité poétique.

 
Mirabil cosa forse la presente
Vision vi parrà, donna gentile,
A riguardar, si per lo nuovo stile,
Sì per la fantasia ch' è nella mente.
Rimirando vi un dì subitamente
Bella, leggiadra et in abit' umile,
In volontà mi venue con sottile
Rima tractar, parlando brievemente.
Adunque a voi cu'i tengho, donna mia,
Et chui senpre disio di servire,
La raccomando, madama Maria,
E priegho vi se fosse nel mio dire
Difecto alcun per vostra cortesia
Corregiate amendando il mio fallire.
Cara fiamma, per cui'l core o caldo,
Que' che vi manda questa visione
Giovanni è di Boccaccio da Certaldo.
 

Chacune des lettres qui composent chaque vers de ce sonnet, est la première de l'un des tercets du poëme; ainsi le premier vers: Mirabil cosa forse la presente, ayant vingt-six lettres, contient les premières lettre de vingt-six tercets, et répond aux soixante-dix-huit premiers vers du poëme. Le premier mot lui seul, mirabil, correspond aux vingt et un premiers vers, de cette manière:

 
1. Move nuovo disio l'audace mente,
Donna leggiadra, per voler cantare
Narrando quel ch' amor mi fè presente
 
 
2. In vision, piacendol dimostrare
All' alma mia da voi presa e ferita
Con quel piacer che ne' vostr' occhi appare.
 
 
3. Recando adunque la mente smarrita,
Per la vostra virtu, pensier' al cuore,
Che già temeva di sua poca vita,
 
 
4. Accese lui d'un sì fervente ardore
Ch' uscita fuor di se la fantasia
Subito corse in non usitato errorè.
 
 
5. Ben ritenne però il pensier di pria
Con fermo freno, et oltra ciò rilenne
Quel che più caro di nuovo sentia,
 
 
6. In cui veghiand', allor mi sopravennè
Ne' membr' un sonno sì dolce soave
Ch' alcun di lor' in se non si sostennè.
 
 
7. Li me posai, e ciascun' occhio grave
Al dormir diedi, per li quai gli aguati
Conobbi chiusi sotto dolce chiave.
 

Claricio d'Imola, qui a imprimé ces deux sonnets et la canzone, ou plutôt le madrigale, à la fin de son apologie de Boccace, après le poëme de l'Amorosa Visione, première édition, 1521, in-4., a fort bien observé que ces trois pièces peuvent servir à faire connaître l'orthographe que Boccace employait, et les différences survenues à cet égard du quatorzième au seizième siècle. On voit en effet, par le sixième vers du sonnet, qu'on n'écrivait pas alors et autrement qu'en latin, et que cette particule ne prenait pas un d devant une voyelle, par euphonie, comme elle l'a fait depuis. On voit aussi par le huitième vers, qu'on écrivait tractare par un c, comme les Latins, au lieu du double tt, trattare, etc. En mettant au premier de ces deux mots un d, et au second un double t, on ne retrouverait plus les initiales des tercets correspondants. Cette observation paraît avoir échappé à M. Baldelli, qui a inséré ces trois pièces dans le Recueil qu'il a publié des Rime di Messer Giov. Boccacci, Livourne, 1802, in-8., p. 105 et suiv. Il a mis dans plusieurs mots l'orthographe moderne au lieu de l'ancienne, et notamment dans ce huitième vers du premier sonnet, trattar, au lieu de tractar. La même remarque s'applique aux mots tengo, du neuvième vers, qu'il faut écrire tengho pour se retrouver avec l'orthographe du poëme; difetto, du treizième vers, qui est ici au lieu de difecto; et, ce qui est plus remarquable, ho, au lieu de o, dans le premier vers du tercet ajouté: Cara fiamma per ciu'l core o caldo. Cette première personne du présent; écrite par l'o simple, et non pas par ho, comme dans M. Baldelli, prouve que Boccace l'écrivait ainsi; il n'écrivait donc pas ho, comme on l'a fait depuis, et comme Métastase et d'autres écrivains en vers et en prose ont récemment cessé de le faire.

À cette gêne terrible d'un si long acrostiche, Boccace ajoute encore celle de diviser son Amorosa Visione en cinquante chants, tous d'un nombre de vers parfaitement égal. Chacun de ces chants a vingt-neuf tercets, ce qui fait avec le dernier vers, servant de chiusa, pour chaque chant quatre-vingt-huit vers, et pour le poëme entier, quatre mille quatre cents vers. Il faut pourtant en excepter le dernier chant, où il y a deux tercets de plus, ce qui ajoute six vers à la somme totale. Si quelqu'un s'avisait aujourd'hui de faire un poëme dans ce genre pour sa maîtresse, on en concluerait qu'il ne serait ni poëte ni amoureux: Boccace était cependant l'un et l'autre; mais les temps sont changés.

Page 114, note(121) – Lorsqu'on imprimait cette note, M. Chénier n'était point encore attaqué de sa dernière maladie; et, malgré l'état habituellement inquiétant de sa santé, on pouvait encore espérer de le conserver long-temps: on était loin de croire aussi prochaine la perte irréparable qu'ont faite en lui la Littérature française et l'Institut.

Page 153, addition à la note(181). – L'édition de Florence, Giunta, 1605, est celle qui fut faite d'après l'excellent travail de Bastiano de' Rossi, surnommé l'Inferigno dans l'académie de la Crusca. Les éditions de la traduction italienne de l'ouvrage latin de Cresenzio s'étaient multipliées, et il n'y en avait aucune qui ne fût remplie des fautes les plus grossières; il y en avait même un très-grand nombre dans la première édition de 1478. Les académiciens voulant se servir fréquemment de cette traduction dans leur Vocabulaire, et ne trouvant aucune édition à laquelle ils pussent se fier, Bastiano de' Rossi se chargea d'en préparer une qui pût être regardée comme classique. Il conféra les principales éditions entre elles et avec les six meilleurs manuscrits, et parvint à redonner au texte de cette élégante traduction, sa pureté primitive. C'est se savant philologue qui a réduit l'ouvrage dans la forme où il est aujourd'hui.

Page 167, ligne 10. «Villani, dans son Histoire, l. V, ch. 26, fait mention de cette cérémonie, dans laquelle Zanobi, la couronne sur la tête, fut conduit publiquement par la ville de Pise, accompagné de tous les barons de l'empereur.» Il compare ensuite Zanobi avec Pétrarque, qui avait reçu le même honneur à Rome; il reconnaît que Pétrarque lui était supérieur, et avait traité de plus grands sujets; qu'il avait aussi écrit davantage, parce qu'il avait commencé plus tôt, et avait vécut plus long-temps. «Leurs ouvrages, ajoute-t-il (et ce trait, n'est pas inutile pour marquer l'esprit du temps), leurs ouvrages étaient peu connus pendant leur vie; et, quoiqu'ils fussent agréables à entendre, les talents théologiques de nos jours les font regarder comme de peu de valeur au jugement des sages: Le virtu' theologiche a' nostri di le fanno riputare a vile nel cospetto de' savii.» Le jugement des sages a varié depuis ce temps-là, du moins à l'égard de l'un de ces deux poëtes. On doit pourtant observer que Villani ne parle ici que de poésies latines; mais ce passage donne lieu à une autre observation. Mathieu Villani, qui mourut en 1363, parle de Zanobi et de Pétrarque comme s'ils étaient morts tous deux depuis long-temps. Cependant Zanobi ne mourut que deux ans avant Mathieu, et Pétrarque survécut à ce dernier plus de dix ans. Villani aurait-il vécu et écrit beaucoup plus long-temps qu'on ne croit, ou ce passage du chapitre 26 du cinquième livre de son Histoire aurait-il été altéré, peut-être même interpollé, dans des temps postérieurs, par quelque théologien zélé pour l'honneur de sa science? L'une ou l'autre de ces conséquences est certaine, et plus vraisemblablement la dernière; c'est une question sur laquelle je ne puis m'arrêter, et que je me borne à présenter aux bons critiques italiens. Je les prie de bien remarquer les dates. Zanobi, couronné en 1355, meurt en 1361; Mathieu Villani en 1363, et Pétrarque en 1374 seulement. Mathieu, arrêté par la mort dans la composition de son histoire, en a laissé onze livres: le passage que je suspecte est dans le cinquième. Comment veut-on qu'il ait pu y parler de Zanobi, mort depuis si peu de temps, et de Pétrarque, vivant encore, comme il en est parlé dans ce passage? E nota che IN QUESTO TEMPO erano due eccellenti poeti coronati, cittadin di Firenze, amendue di fresca età. L'altro c' HAVEA. nome messere Francesco di ser Petraccolo… ERA di maggiore eccelenzia, e maggiori e più alte materie compose, e più, però ch' e' VIVETTE PIU LUNGAMENTE, e cominciò prima. Ma le loro cose, NELLA LORO VITA a pochi erano note; e quanto ch' elle fossono dilettevoli a udire, le virtù theologiche A' NOSTRI DÌ, le fanno riputare a vile nel cospetto de' savii. Je persiste donc à regarder ce trait comme une interpollation théologique, faite dans le texte de Villani.

Page 169, addition à la note(213). -Zanobi avait commencé dans sa jeunesse un poëme à louange de Scipion l'Africain; mais lorsqu'il apprit que Pétrarque traitait le même sujet, il l'abandonna aussitôt. On a de lui une traduction assez élégante en prose des Morales de S. Grégoire; il avait aussi traduit en octaves italiennes le Commentaire de Macrobe sur le songe de Scipion: cette traduction s'est conservée en manuscrit à Milan, dans la bibliothèque Saint-Marc; et c'est ce qui a fait attribuer à Zanobi, par quelques personnes, un poëme sur la sphère, qui n'existe pas.

Page 262, ligne 3 et suiv. «C'est de son école (d'Emmanuel Chrysoloras), que sortirent Ambrogio TraversariPalla Strozzi, etc.» Ce dernier ne fut pas seulement un savant, mais l'un des premiers citoyens de Florence, l'un des plus riches et des plus puissants protecteurs des lettres. Son nom revient souvent, et dans l'histoire littéraire, et dans l'histoire politique. Depuis le commencement du siècle jusque vers l'an 1434, on le voit remplir dans cette république, des ambassades et d'autres grands emplois. C'est à lui que Florence dut le rétablissement de son Université. Sa maison fut pendant plusieurs années l'asyle de Thomas de Sarzane, qui devint ensuite le pape Nicolas V. Palla Strozzi le soutint par ses libéralités, jusqu'au temps où Thomas passa dans la maison des Médicis. Ce fut lui qui fit appeler et fixer à Florence Emmanuel Chrysoloras. Il manquait à ce savant des livres grecs pour servir de texte à ses leçons; Palla Strozzi en fit venir de Grèce un grand nombre à ses frais, et en fit présent à son maître. Il était, en un mot, rival de Cosme de Médicis, en amour des lettres et en libéralité; malheureusement il l'était aussi en politique; il fut un des principaux auteurs de l'exil de Cosme. Le retour de celui-ci fut suivi du bannissement des chefs du parti contraire. Palla Strozzi, exilé à Padoue, se consola en cultivant les lettres. Il prit chez lui, avec de forts honoraires, le grec Jean Argyropyle, qui lui lisait tous les jours des livres grecs, et lui expliquait entre autres les ouvrages d'Aristote sur la philosophie naturelle. Un autre savant grec, dont le nom est inconnu, lui faisait dans la même langue d'autres lectures, et il ne se passait point de jour où il s'exerçât lui-même à traduire du grec en latin. Le pouvoir toujours croissant des Médicis empêcha qu'il fût jamais rappelé dans sa patrie. Il mourut à Padoue en 1462, âgé de quatre-vingt-dix ans.

FIN DU TROISIÈME VOLUME
Yosh cheklamasi:
12+
Litresda chiqarilgan sana:
30 sentyabr 2017
Hajm:
530 Sahifa 1 tasvir
Mualliflik huquqi egasi:
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Ushbu kitob bilan o'qiladi