Kitobni o'qish: «Aristophane; Traduction nouvelle, tome second»
LES OISEAUX
(L'AN 415 AVANT J.-C.)
Deux citoyens, Pisthétéros (Fidèle ami) et Evelpide (Bon espoir), dégoûtés de la vie que l'on mène à Athènes, se déterminent à bâtir une ville aérienne, Néphélocokkygia (Nuéecoucouville). Tous les hommes veulent y venir habiter, mais le poète, enlevant le sceptre aux dieux qui ne savent plus maintenir l'ordre sur la terre, chasse impitoyablement de la cité nouvelle les prêtres, les devins, les philosophes, les poètes, les législateurs, les avocats. On crée des divinités à l'image des oiseaux, à qui appartient désormais l'empire du monde, et les anciens dieux, bloqués dans l'Olympe, où n'arrive plus l'odeur des offrandes, sont forcés d'entrer en composition avec Pisthétéros.
PERSONNAGES DU DRAME
EVELPIDÈS.
PISTHÉTÆROS.
LE ROITELET, serviteur de la huppe.
LA HUPPE.
CHOEUR D'OISEAUX.
LE PHOENIKOPTÈRE.
HÉRAUTS.
UN PRÊTRE.
UN POÈTE.
UN DISEUR D'ORACLES.
LE ROSSIGNOL.
PROKNÈ.
MÉTÔN, géomètre.
UN INSPECTEUR.
UN VENDEUR DE DÉCRETS.
MESSAGERS.
IRIS.
UN PARRICIDE.
KINÉSIAS, poète dithyrambique.
UN SYKOPHANTE.
PROMÈTHEUS.
POSÉIDÔN.
UN TRIBALLE.
HÈRAKLÈS.
UN ESCLAVE DE PISTHÉTÆROS.
XANTHIAS. }esclaves,
MANODOROS ou MANÈS } personnages muets.
La scène se passe dans un endroit sauvage, rocailleux, au fond d'une forêt.
LES OISEAUX
EVELPIDÈS, au geai
Est-ce tout droit que tu me dis d'aller, du côté où l'on voit cet arbre?
PISTHÉTÆROS, tenant une corneille
La peste te crève! La voilà qui me croasse de revenir en arrière!
EVELPIDÈS
Pourquoi, malheureux, sautillons-nous de haut en bas? Nous nous tuons à chercher ainsi notre route de côté et d'autre.
PISTHÉTÆROS
Je me suis fié, pour mon malheur, à cette corneille, qui m'a fait parcourir deux mille stades de chemin.
EVELPIDÈS
Et moi je me suis fié, pour mon infortune, à ce geai, qui m'a rongé les ongles des doigts.
PISTHÉTÆROS
En quel endroit de la terre sommes-nous? je n'en sais rien.
EVELPIDÈS
D'ici, retrouverais-tu ta patrie, toi?
PISTHÉTÆROS
Non, de par Zeus! pas plus qu'Exèkestidès.
EVELPIDÈS
Malheur!
PISTHÉTÆROS
Allons, mon ami, suis cette route.
EVELPIDÈS
Certes, il nous a joué un vilain tour, cet oiseleur du marché à la volaille, ce fou de Philokratès, en me disant que ces deux guides seuls, parmi les oiseaux, nous diraient où est Tèreus, la huppe, changé en oiseau. Il nous a vendu une obole ce geai, fils de Tharrélidès, et trois oboles cette corneille qui, l'un et l'autre, ne savent rien que mordre. Eh bien! qu'as-tu, maintenant, à ouvrir le bec? Est-ce que tu vas encore nous mener de façon à tomber des rochers? Ici, il n'y a pas de route.
PISTHÉTÆROS
Et ici, de par Zeus! pas le moindre sentier.
EVELPIDÈS
La corneille ne dit donc rien au sujet de la route? Pas de croassements?
PISTHÉTÆROS
Pas plus maintenant que tout à l'heure.
EVELPIDÈS
Enfin, que dit-elle de la route?
PISTHÉTÆROS
Que veux-tu qu'elle dise, sinon qu'en les rongeant, elle me mangera les doigts?
EVELPIDÈS
N'est-il pas étrange, assurément, que, avec notre désir d'aller aux corbeaux et nos préparatifs achevés, nous ne puissions ensuite trouver la route? En effet, ô vous, hommes qui assistez à cet entretien, nous sommes malades du mal contraire à celui de Sakas. N'étant pas citoyen, il veut l'être à toute force, et nous qui sommes d'une tribu et d'une famille honorables, citoyens comme nos concitoyens, sans en être chassés par personne, nous prenons des deux pieds notre vol loin de notre patrie, non point par haine pour cette ville qui n'est pas seulement grande et heureusement douée par la nature, mais ouverte à tous pour y dépenser leur avoir. En effet, les cigales ne chantent qu'un ou deux mois sur les jeunes figuiers, tandis que les Athéniens chantent toute leur vie l'air des procès. Voilà pourquoi nous avons entrepris ce voyage, et comment, pourvus d'une corbeille, d'une cruche et de myrte, nous errons tous deux à la recherche d'un lieu tranquille, où nous puissions nous établir et séjourner. Nous nous dirigeons du côté de Tèreus la huppe, pour le prier de nous dire si, dans la région où il a porté son vol, il a vu quelque part cette sorte de ville.
PISTHÉTÆROS
Holà! hé!
EVELPIDÈS
Qu'est-ce donc?
PISTHÉTÆROS
Depuis longtemps la corneille m'indique quelque chose là-haut.
EVELPIDÈS
Et ce geai aussi ouvre le bec comme pour me montrer quelque chose. Il n'est pas possible qu'il n'y ait pas par là des oiseaux. Nous le saurons tout de suite en faisant du bruit.
PISTHÉTÆROS
Alors, sais-tu ce qu'il faut faire? Heurte ta jambe contre cette roche.
EVELPIDÈS
Et toi ta tête; ce sera un double bruit.
PISTHÉTÆROS
Alors, toi, une pierre; prends et frappe.
EVELPIDÈS
Très bien, si cela te plaît. Esclave, esclave!
PISTHÉTÆROS
Que dis-tu? Au lieu de la Huppe, tu appelles: «Esclave!» En place d'«Esclave!» il te fallait crier: «Epopoï!»
EVELPIDÈS
Epopoï! Veux-tu que je frappe encore une fois? Epopoï!
LE ROITELET
Quels sont ces gens? Qui est-ce qui crie en appelant mon maître?
EVELPIDÈS
Apollôn sauveur, quelle ouverture de bec!
LE ROITELET
Malheur à moi! ce sont deux oiseleurs!
EVELPIDÈS
Voilà un être affreux et d'une vilaine conversation!
LE ROITELET
Allez tous deux à la malheure!
EVELPIDÈS
Mais nous ne sommes pas des hommes!
LE ROITELET
Qu'êtes-vous donc?
EVELPIDÈS
Je suis le Peureux, oiseau de Libyè.
LE ROITELET
Des contes!
EVELPIDÈS
Regarde plutôt à mes pieds.
LE ROITELET
Et l'autre? Quel oiseau est-ce? Tu ne parles pas?
PISTHÉTÆROS
Je suis l'Emmerdé, oiseau du Phasis.
EVELPIDÈS
Et toi, quel animal es-tu, au nom des dieux?
LE ROITELET
Je suis un oiseau esclave.
EVELPIDÈS
Tu as été vaincu par quelque coq?
LE ROITELET
Non pas; mais lorsque mon maître est devenu huppe, il demanda que, moi aussi, je devinsse oiseau, afin d'avoir un compagnon et un serviteur.
EVELPIDÈS
Est-ce qu'un oiseau a besoin d'un serviteur?
LE ROITELET
Lui, du moins, je le crois, parce que jadis il était homme. Tantôt il veut manger des anchois de Phalèron; je cours lui chercher des anchois dans une écuelle; tantôt il désire de la purée: il lui faut une cuillère et une marmite; je cours chercher la cuillère.
EVELPIDÈS
C'est un coureur que cet oiseau. Sais-tu ce qu'il te faut faire, Roitelet? Appelle-nous ton maître.
LE ROITELET
Mais, de par Zeus! il vient de s'endormir, après avoir mangé des baies de myrte et quelques moucherons.
EVELPIDÈS
Malgré cela, éveille-le!
LE ROITELET
Je suis sûr qu'il va se mettre en colère; mais, pour vous plaire, je l'éveillerai. (Il sort.)
PISTHÉTÆROS, au Roitelet qui s'en va
Puisses-tu périr de malemort, toi qui as failli me tuer.
EVELPIDÈS
Ah! malheureux que je suis! mon geai s'est envolé de frayeur.
PISTHÉTÆROS
Tu es bien le plus lâche des animaux: ta frayeur a fait partir le geai.
EVELPIDÈS
Dis-moi, toi-même n'as-tu pas fait partir la corneille, en tombant?
PISTHÉTÆROS
Non pas, de par Zeus!
EVELPIDÈS
Où est-elle alors?
PISTHÉTÆROS
Elle s'est envolée.
EVELPIDÈS
Et tu ne l'as pas fait partir! O mon bon, comme tu es brave!
LA HUPPE
Ouvre l'huis, pour que je sorte.
EVELPIDÈS
Par Hèraklès! quel est cet animal? Quel plumage! Quel appendice de triple aigrette!
LA HUPPE
Quelles sont ces gens qui me cherchent?
EVELPIDÈS
Les douze dieux semblent t'avoir mis en piteux état.
LA HUPPE
Ne vous riez pas de moi en voyant mon plumage! Car, ô étrangers, autrefois j'étais homme.
EVELPIDÈS
Nous ne rions pas de toi.
LA HUPPE
Mais de quoi?
EVELPIDÈS
Ton bec nous paraît risible.
LA HUPPE
C'est pourtant comme cela que Sophoklès me traite indignement dans ses tragédies, moi Tèreus.
EVELPIDÈS
Tu es donc Tèreus? Simple oiseau ou paon?
LA HUPPE
Oiseau.
EVELPIDÈS
Où sont donc tes plumes?
LA HUPPE
Elles sont tombées.
EVELPIDÈS
Est-ce par suite de quelque maladie?
LA HUPPE
Non; mais, en hiver, tous les oiseaux muent, et nous reprenons ensuite d'autres plumes. Mais vous deux, dites-moi, qui êtes-vous?
EVELPIDÈS
Nous? Des mortels.
LA HUPPE
De quel pays?
EVELPIDÈS
De celui où sont les belles trières.
LA HUPPE
Êtes-vous hèliastes?
EVELPIDÈS
Absolument le contraire: antihèliastes.
LA HUPPE
On sème donc là-bas de cette graine?
EVELPIDÈS
Tu n'en recueillerais pas beaucoup en cherchant dans nos champs.
LA HUPPE
Quelles pressantes affaires vous ont fait venir ici?
EVELPIDÈS
Le désir de converser avec toi.
LA HUPPE
Et pourquoi?
EVELPIDÈS
Parce que, d'abord, tu as été homme comme nous, jadis; parce que tu as dû de l'argent, comme nous, jadis; parce que tu aimais à ne pas le rendre, comme nous, jadis. Puis, ayant changé ta nature en celle d'oiseau, tu as promené ton vol circulaire sur la terre et sur la mer. Et c'est la raison pour laquelle tu as l'intelligence de l'homme mêlée à celle de l'oiseau. Aussi sommes-nous venus ici tous deux vers toi te prier de nous dire s'il y a quelque cité de laine épaisse, comme une couverture moelleuse où l'on goûte le repos.
LA HUPPE
Alors tu cherches une ville plus grande que celle des fils de Kranaos?
EVELPIDÈS
Pas plus grande, mais qui nous convienne mieux.
LA HUPPE
Il est clair que tu cherches un gouvernement aristocratique.
EVELPIDÈS
Moi? Pas du tout: je déteste même le fils de Skellios.
LA HUPPE
Quelle ville habiteriez-vous donc le plus volontiers?
EVELPIDÈS
Celle où la plus grande affaire serait d'entendre à ma porte, dès le matin, quelque ami me dire: «Au nom de Zeus Olympien, présente-toi chez moi de bonne heure, toi et tes enfants, au sortir du bain: je dois donner un repas de noces; n'y manque pas surtout; autrement, ne mets jamais les pieds chez moi, quand je serai dans le malheur.»
LA HUPPE
De par Zeus! tu as la passion des grandes infortunes! Et toi?
PISTHÉTÆROS
J'ai une passion semblable, moi.
LA HUPPE
Et laquelle?
PISTHÉTÆROS
Celle d'une cité où, en me rencontrant, le père d'un joli garçon me dise d'un ton de reproche, comme offensé par moi: «Vraiment, Stilbonidès, en voilà une belle conduite! Tu rencontres mon fils revenant du bain et du gymnase, et pas un baiser, pas une parole, pas une caresse, pas un attouchement de toi, l'ami du père!»
LA HUPPE
Mon pauvre homme, pour quelles tristes choses tu te passionnes! Eh bien, il y a une ville heureuse, telle que vous le dites, sur les côtes de la mer Erythræa.
EVELPIDÈS
Malheur! Ne nous parle pas d'une ville maritime: un beau matin on y verrait aborder la Salaminienne amenant un huissier. As-tu une ville hellénique à nous proposer?
LA HUPPE
Pourquoi n'iriez-vous pas habiter Lépréon, en Élis?
EVELPIDÈS
Par les dieux! sans l'avoir vue, j'ai en horreur Lépréon, à cause de Mélanthios.
LA HUPPE
Il y a encore dans la Lokris la ville des Opontiens; vous pourriez y habiter.
EVELPIDÈS
Mais moi je ne voudrais pas être Opontien, pour un talent d'or. Et quelle est la vie qu'on mène chez les oiseaux? Tu dois le savoir parfaitement.
LA HUPPE
Pas désagréable à vivre: premièrement il faut s'y passer de bourse.
EVELPIDÈS
Vous avez ainsi retiré de la vie une grande source de fraudes.
LA HUPPE
Notre nourriture, cueillie dans les jardins, est le sésame blanc, le myrte, les pavots et la menthe.
EVELPIDÈS
Mais alors vous êtes en quête d'une vie de nouveaux mariés.
PISTHÉTÆROS
Hé! hé! J'entrevois un grand dessein pour la race des oiseaux: elle deviendrait puissante, si vous m'obéissiez.
LA HUPPE
Et comment t'obéirions-nous?
PISTHÉTÆROS
Comment vous m'obéiriez? Tout d'abord ne voltigez pas n'importe où, bec ouvert: c'est une habitude malséante. Chez nous quand il y a des gens volages, on dit: «Quel est cet oiseau?» Et Téléas répond: «C'est un homme sans équilibre, un oiseau qui vole, un être inconsidéré, qui ne saurait jamais rester en place.»
LA HUPPE
Par Dionysos! tes railleries portent juste. Que pourrions-nous donc faire?
PISTHÉTÆROS
Bâtissez une ville.
LA HUPPE
Et quelle ville bâtirions-nous, nous autres oiseaux?
PISTHÉTÆROS
Vrai? Oh! la sotte parole lâchée! Regarde en bas.
LA HUPPE
Je regarde.
PISTHÉTÆROS
Tourne le cou.
LA HUPPE
De par Zeus! quelle jouissance, si je me déboîte la tête!
PISTHÉTÆROS
As-tu vu quelque chose?
LA HUPPE
Oui, les nuages et le ciel.
PISTHÉTÆROS
Eh bien! n'est-ce pas le pôle des oiseaux?
LA HUPPE
Le pôle? Comment cela?
PISTHÉTÆROS
Comme qui dirait le lieu. Attendu que cela tourne et traverse tout, on l'appelle pôle. Une fois bâti et fortifié par vous, on l'appellera police. Alors vous régnerez sur les hommes, ainsi que sur les sauterelles; et les dieux, vous les ferez mourir de faim comme les Mèliens.
LA HUPPE
De quelle manière?
PISTHÉTÆROS
L'air est entre le ciel et la terre; et de même que, quand nous voulons aller à Delphoe, nous demandons passage aux Boeotiens, ainsi, quand les hommes sacrifieront aux dieux, si les dieux ne nous paient pas tribut, votre ville, étrangère pour eux, et l'espace empêcheront de monter la fumée des cuisses.
LA HUPPE
Iou! Iou! Par la Terre, les filets, les nuées, les rets, je n'ai jamais entendu dessein mieux imaginé. Aussi suis-je tout prêt à bâtir la ville avec toi, si le projet a l'approbation des autres oiseaux.
PISTHÉTÆROS
Qui donc leur exposera l'affaire?
LA HUPPE
Toi. Jadis ils étaient barbares; mais moi je leur ai enseigné le langage, depuis mon long séjour avec eux.
PISTHÉTÆROS
Comment les convoqueras-tu?
LA HUPPE
Aisément. Je vais entrer tout de suite dans le taillis, éveiller ma chère Aèdôn, et nous leur ferons appel. Dès qu'ils auront entendu notre voix, ils voleront ici à tire-d'ailes.
PISTHÉTÆROS
O toi, le plus aimable des oiseaux, ne tarde pas davantage. Je t'en prie, entre au plus vite dans le taillis, et éveille Aèdôn.
LA HUPPE
Allons, ma compagne, cesse de sommeiller; fais jaillir de ta bouche divine les notes des hymnes sacrés; gémis sur mon fils et le tien, le déplorable Itys, en gazouillements harmonieux, sortis de ton bec agile. Ta voix pure monte à travers le smilax couronné de feuillage, jusqu'au trône de Zeus où Phoebos à la chevelure d'or répond à tes élégies par le son de sa lyre d'ivoire et préside aux danses des dieux; et de leurs bouches immortelles s'élance le concert plaintif des bienheureuses divinités. (On entend le son d'une flûte.)
PISTHÉTÆROS
O Zeus souverain! quelle voix charmante pour un si petit oiseau! Quelle douceur de miel répandue sur le taillis entier!
EVELPIDÈS
Holà!
PISTHÉTÆROS
Qu'y a-t-il? Te tairas-tu?
EVELPIDÈS
Pourquoi?
PISTHÉTÆROS
La Huppe prépare de nouveaux chants.
LA HUPPE, dans le taillis
Epopopopopopopopopopoï! Io, Io! Venez, venez, venez, venez, venez ici, ô mes compagnons ailés; vous qui paissez les sillons fertiles des laboureurs, tribus innombrables de mangeurs d'orge, famille des cueilleurs de graines, au vol rapide, au gosier mélodieux; vous qui, dans la plaine labourée, gazouillez, autour de la glèbe, cette chanson d'une voix légère: «Tio, tio, tio, tio, tio, tio, tio, tio;» et vous aussi qui dans les jardins, sous les feuillages du lierre, faites entendre vos accents; et vous qui, sur les montagnes, becquetez les olives sauvages et les arbouses, hâtez-vous de voler vers mes chansons.–Trioto, trioto, totobrix!–Et vous, vous encore qui, dans les vallons marécageux, dévorez les cousins à la trompe aiguë, qui habitez les terrains humides de rosée et les prairies aimables de Marathôn, francolin au plumage émaillé de mille couleurs, troupe d'alcyons volant sur les flots gonflés de la mer, venez apprendre la nouvelle. Nous rassemblons ici toutes les tribus des oiseaux au long cou. Un vieillard habile est venu, avec des idées neuves et de neuves entreprises. Venez tous à cette conférence, ici, ici, ici, ici.–Torotorotorotorotix. Kikkabau, kikkabau. Torotorotorotorolililix.
PISTHÉTÆROS
Vois-tu quelque oiseau?
EVELPIDÈS
Non, par Apollôn! pas un; et pourtant je suis là bouche béante à regarder le ciel.
PISTHÉTÆROS
Ce n'était guère la peine, ce semble, que la Huppe allât couver dans le taillis, à la façon du pluvier.
LE PHOENIKOPTÈRE
Torotix, torotix.
PISTHÉTÆROS
Mais, mon bon, on s'avance, c'est quelque oiseau qui arrive.
EVELPIDÈS
Oui, de par Zeus! un oiseau. Quel est-il? N'est-ce pas un paon?
PISTHÉTÆROS
La Huppe nous le dira. Quel est cet oiseau?
LA HUPPE
Ce n'est pas un de ces oiseaux ordinaires comme vous en voyez tous les jours, mais un oiseau de marais.
PISTHÉTÆROS
Oh! oh! il est beau, et d'un rouge phoenikien.
LA HUPPE
Sans doute; aussi l'appelle-t-on Phoenikoptère.
EVELPIDÈS
Ohé! dis donc, toi!
PISTHÉTÆROS
Qu'as-tu à crier?
EVELPIDÈS
Un autre oiseau que voici.
PISTHÉTÆROS
Par Zeus! c'en est effectivement un autre; il doit être étranger. Quel peut être ce singulier prophète, cet oiseau de montagnes?
LA HUPPE
Son nom est le Mède.
PISTHÉTÆROS
Le Mède! Oh! souverain Hèraklès! Comment, s'il est Mède, a-t-il pu, sans chameau, voler ici?
EVELPIDÈS
En voici un autre qui a pris une aigrette.
PISTHÉTÆROS
Quel prodige est-ce là? Tu n'es donc pas la seule huppe, et il y en a une autre.
LA HUPPE
Mais celle-ci est née de Philoklès, par la huppe; et moi, je suis le grand-père de cette dernière: c'est comme si tu disais: «Hipponikos issu de Kallias, et Kallias d'Hipponikos.»
PISTHÉTÆROS
Kallias est donc un oiseau? Comme il mue!
EVELPIDÈS
C'est qu'étant généreux, il est plumé par les sykophantes, et les femelles lui arrachent aussi des plumes.
PISTHÉTÆROS
O Poséidôn! voici un autre oiseau de couleurs nuancées: comment l'appelle-t-on?
LA HUPPE
Lui? Le katophagas!
PISTHÉTÆROS
Il y a donc d'autres katophagas que Kléonymos?
EVELPIDÈS
Comment alors se fait-il, si ce n'est pas Kléonymos, qu'il ait perdu son aigrette?
PISTHÉTÆROS
Mais cependant que signifie cette affluence d'oiseaux à aigrettes? Viennent-ils pour le diaulos?
LA HUPPE
Ils font comme les Kariens, mon bon, qui habitent les aigrettes de la terre, pour cause de sûreté.
PISTHÉTÆROS
O Poséidôn, ne vois-tu pas quelle terrible agglomération d'oiseaux?
EVELPIDÈS
Souverain Apollôn, quelle nuée! Iou! Iou! Leurs ailes étendues ne laissent plus voir l'entrée.
PISTHÉTÆROS
Voici la perdrix, et cet autre, de par Zeus! c'est le francolin; puis le pénélops, et celui-ci l'alcyon.
EVELPIDÈS
Et quel est celui qui vient derrière?
PISTHÉTÆROS
Celui-ci? Le kèrylos.
EVELPIDÈS
Ce kèrylos est donc un oiseau?
PISTHÉTÆROS
Est-ce qu'il n'y a pas Sporgilos? Voici la chouette.
EVELPIDÈS
Que dis-tu? Qui a donc amené une chouette à Athènes?
PISTHÉTÆROS
A la suite pie, tourterelle, alouette, éléas, hypothymis, colombe, nertos, épervier, ramier, coucou, rouget, kéblépyris, porphyris, kerkhné, plongeon, pie-grièche, orfraie, pivert.
EVELPIDÈS
Iou! Iou! Que d'oiseaux!
PISTHÉTÆROS
Iou! Iou! Que de merles! Comme ils gazouillent, comme ils arrivent à grands cris!
EVELPIDÈS
Est-ce qu'ils nous menacent? Oh! là, là! Ils ouvrent le bec, ils nous regardent, toi et moi.
PISTHÉTÆROS
Cela me paraît être ainsi.
LE CHOEUR
Popopopopopop! Où est celui qui m'a appelé? Dans quel endroit se tient-il?
LA HUPPE
Je suis ici depuis longtemps, et je ne lâche pas mes amis.
LE CHOEUR
Tititititititititi! Quelle bonne idée as-tu à me communiquer?
LA HUPPE
D'un intérêt commun, sûre, juste, agréable, utile. Deux hommes d'un jugement délié sont venus ici me trouver.
LE CHOEUR
Où? Comment? Que dis-tu?
LA HUPPE
Je dis que, de chez les hommes, deux vieillards sont venus me parler d'une affaire prodigieuse.
LE CHOEUR
Oh! quelle faute! C'est la plus grosse depuis que je suis né! Que dis-tu?
LA HUPPE
Que mes paroles ne t'effraient pas.
LE CHOEUR
Qu'as-tu fait?
LA HUPPE
J'ai accueilli deux hommes qui désirent vivement notre alliance.
LE CHOEUR
Et tu as fait cela?
LA HUPPE
Je l'ai fait, et je m'en réjouis.
LE CHOEUR
Et ils sont maintenant chez nous?
LA HUPPE
Comme je suis chez vous moi-même?
LE CHOEUR
Ea! Ea! Trahison! Sacrilège! Un ami, nourri avec nous des produits de nos campagnes, a violé nos antiques lois, violé les serments des oiseaux. Il m'a attiré dans un piège, il m'a jeté en proie à une race impie qui, depuis qu'elle existe, m'a déclaré la guerre. Nous aurons, plus tard, une explication avec cet oiseau; mais il faut commencer par le châtiment de ces deux vieillards et les mettre en pièces.
PISTHÉTÆROS
C'en est fait de nous!
EVELPIDÈS
C'est pourtant toi seul qui es la cause de tous les maux qui nous arrivent. Pourquoi m'as-tu amené ici?
PISTHÉTÆROS
Afin de t'avoir pour compagnon.
EVELPIDÈS
Pour me faire pleurer de grands malheurs.
PISTHÉTÆROS
En vérité, tu radotes absolument. Comment pleureras-tu donc, quand une fois tu auras les deux yeux arrachés?
LE CHOEUR
Io! Io! En avant, attaque, élance-toi sur l'ennemi, verse le sang, déploie tes ailes de toutes parts, enveloppe-le. Il faut qu'ils gémissent tous les deux et qu'ils servent de pâture à notre bec. Il n'y a ni montagne ombragée, ni nuage aérien, ni mer chenue, qui les dérobe à ma poursuite. Hâtons-nous de les plumer et de les déchirer. Où est le taxiarkhe? Qu'il lance l'aile droite!
EVELPIDÈS
Nous y voilà! Où fuirai-je, infortuné?
PISTHÉTÆROS
Eh! l'ami! Tu ne tiens pas bon?
EVELPIDÈS
Pour être écharpé par ce monde-là?
PISTHÉTÆROS
Et comment te figures-tu leur échapper?
EVELPIDÈS
Je ne sais pas trop comment.
PISTHÉTÆROS
Moi, je te dirai qu'il faut combattre de pied ferme et prendre les marmites.
EVELPIDÈS
A quoi ces marmites nous serviront-elles?
PISTHÉTÆROS
La chouette ne nous attaquera pas.
EVELPIDÈS
Mais ces oiseaux armés de serres crochues?
PISTHÉTÆROS
Empoigne la broche et brandis-la devant toi.
EVELPIDÈS
Et mes yeux?
PISTHÉTÆROS
Couvre-les avec ce vinaigrier ou avec ce plat.
EVELPIDÈS
O homme de génie, quelle bonne invention, quel stratagème! Tu l'emportes sur Nikias, en fait de machines.
LE CHOEUR
Eleleleu! En avant, bec baissé: pas de délai! tire, déchire, frappe, écorche, et casse d'abord la marmite.
LA HUPPE
Mais, dites-moi, vous les plus cruels de tous les animaux, pourquoi voulez-vous mettre à mal ces deux hommes qui ne vous ont rien fait, et déchirer des gens de la parenté et de la tribu de ma femme?
LE CHOEUR
Devons-nous les épargner plus que des loups? De quels autres plus grands ennemis tirerions-nous vengeance?
LA HUPPE
Mais s'ils sont vos ennemis de race, ils sont vos amis de coeur, et c'est pour vous donner un conseil utile qu'ils viennent vers vous.
LE CHOEUR
Quel conseil utile pourraient nous donner, quelle parole nous faire entendre, ceux qui furent les ennemis de nos pères?
LA HUPPE
Mais, certes, c'est de leurs ennemis que les sages apprennent le plus. La prudence sauve tout. D'un ami on n'a rien à apprendre; un ennemi vous y contraint. Et d'abord les cités ont appris de leurs ennemis, et non de leurs amis, à bâtir des murailles élevées, à construire des vaisseaux longs: et cette science sauve nos enfants, notre ménage, notre avoir.
LE CHOEUR
Eh bien! écoutons leurs paroles, c'est notre avis: nous y trouvons avantage; on peut entendre quelque sage conseil de la bouche même de ses ennemis.
PISTHÉTÆROS
Ils ont l'air de se relâcher de leur colère. Retire ta jambe en arrière.
LA HUPPE
C'est justice, et vous m'en devez de la reconnaissance.
LE CHOEUR
Non, jamais jusqu'ici, en aucune affaire, nous ne t'avons été opposés.
PISTHÉTÆROS
Plus pacifique est leur conduite envers nous. La marmite et les deux plats, pose-les à terre. La lance ou plutôt la broche en main, promenons-nous à l'intérieur du camp, l'oeil sur la marmite, et de près, car il ne faut pas fuir.
EVELPIDÈS
A merveille; mais, si nous mourons, en quel endroit de la terre serons-nous enterrés?
PISTHÉTÆROS
Le Kéramique nous recevra. Pour être enterrés aux frais de l'État, nous dirons aux stratèges que c'est en combattant contre les ennemis que nous sommes morts à Ornéæ.
LE CHOEUR
Que chacun reprenne son rang à la même place; déposez votre courage et votre colère, comme un hoplite, et informons-nous quelles sont ces gens, d'où ils viennent, et dans quelle intention. Ohé! la Huppe, je t'appelle.
LA HUPPE
Tu m'appelles, et que veux-tu savoir?
LE CHOEUR
Qui sont ces hommes? D'où viennent-ils?
LA HUPPE
Deux étrangers de la sage Hellas.
LE CHOEUR
Quelle aventure les a conduits chez les Oiseaux?
LA HUPPE
Le goût de notre genre de vie, le désir d'habiter et de rester toujours avec toi.
LE CHOEUR
Que dis-tu? Et quels sont leurs propos?
LA HUPPE
Incroyables, inouïs.
LE CHOEUR
Voient-ils quel avantage peut résulter de leur séjour auprès de moi, et qui les engage à demeurer ici pour avoir de quoi vaincre leur ennemi ou rendre service à leurs amis?
LA HUPPE
Ils parlent d'une grande félicité, indicible, incroyable; que tout est à toi ici, là, partout, et ils s'efforcent de le prouver.
LE CHOEUR
Sont-ils fous?
LA HUPPE
On ne peut dire combien ils sont sensés.
LE CHOEUR
Quoi! Ils ont leur bon sens?
LA HUPPE
Les plus fins renards: subtilité, astuce, rouerie, fleur de ruse de la tête aux pieds.
LE CHOEUR
Qu'ils me parlent, qu'ils me parlent, fais-les venir. Car d'entendre d'eux les choses que tu me dis, j'en ai des ailes au dos.
LA HUPPE
Allons, toi et toi, reprenez cette armure, et suspendez-la, avec espoir de la bonne chance, dans l'âtre, près de la crémaillère. Quant à toi, expose à ceux-ci les projets en vue desquels je les ai réunis, parle.
PISTHÉTÆROS
Non, par Apollôn! je n'en ferai rien, à moins qu'ils ne conviennent avec moi d'une convention pareille à celle que fit avec sa femme ce singe de fabricant d'épées, de ne point me mordre, de ne point m'arracher les testicules, de ne pas me fouiller…
LE CHOEUR
Le… Mais non, pas du tout.
PISTHÉTÆROS
Non, je veux dire les deux yeux.
LE CHOEUR
Je te le promets.
PISTHÉTÆROS
Jure-le-moi à l'instant.
LE CHOEUR
Je le jure, à condition que j'aurai les suffrages de tous les juges et de tous les spectateurs.
PISTHÉTÆROS
Convenu.
LE CHOEUR
Et, si je manque de parole, de ne l'emporter que d'une voix.
LE HÉRAUT
Écoutez, peuples! Que les hoplites reprennent leurs armes sur-le-champ, qu'ils retournent chez eux et qu'ils voient ce que nous aurons inscrit sur les tableaux.
LE CHOEUR
Rusé toujours et partout, tel est le caractère essentiel de l'homme. Parle-moi, cependant. Peut-être as-tu par devers toi quelque avis utile que tu négliges de me dire, ou quelque moyen d'étendre ma puissance, qui a échappé à mon manque de pénétration. Toi, dis-moi ce que tu veux faire dans notre intérêt mutuel; car si tu réussis à me procurer quelque avantage, le profit en sera commun. Et, d'abord, pour quel motif es-tu venu? quelle a été ton intention? Dis-le hardiment; nous ne romprons point la trêve avant de t'avoir entendu.
PISTHÉTÆROS
De par Zeus! j'en brûle d'envie: j'ai un discours en pâte, que rien ne m'empêche de pétrir. Esclave, apporte une couronne. De l'eau à verser sur les mains! Qu'on me l'apporte vite.
EVELPIDÈS
Est-ce que nous allons nous mettre à table, ou quelque chose comme cela?
PISTHÉTÆROS
Non, de par Zeus! mais j'essaie de dire quelque chose de grand, de succulent, qui remue l'âme de ceux qui sont là: tant je souffre pour vous qui, jadis, ayant été rois…
LA HUPPE
Nous, rois? Et de qui?
PISTHÉTÆROS
Vous! De tout ce qui existe; de moi, d'abord, de celui-ci et de Zeus lui-même; car vous êtes plus anciens et plus vieux que Kronos, que les Titans et que la Terre.
LA HUPPE
Que la Terre?
PISTHÉTÆROS
Oui, par Apollôn!
LA HUPPE
De par Zeus! je ne m'en doutais pas.
PISTHÉTÆROS
C'est que tu es un ignorant, un insouciant, et que tu n'as jamais feuilleté Æsopos, qui dit que l'alouette naquit avant tous les autres oiseaux, avant la Terre même; ensuite que son père mourut de maladie; que la Terre n'existait pas encore; qu'il resta cinq jours sans sépulture; et qu'elle, dans cet embarras, ensevelit son père dans sa tête.
EVELPIDÈS
Ainsi, le père de l'alouette est maintenant enseveli à Képhalè?
PISTHÉTÆROS
Eh bien! si les oiseaux ont précédé la Terre, précédé les dieux, leur ancienneté ne légitime-t-elle pas leur royauté?
EVELPIDÈS
Oui, par Apollôn! Il faut donc absolument que tu aiguises ton bec en vue de l'avenir.
LA HUPPE
Zeus ne se pressera pas de céder le sceptre au pivert.
PISTHÉTÆROS
Que ce ne soient pas les dieux, mais les oiseaux qui, jadis, aient régné sur les hommes, on en a beaucoup de preuves. Et tout d'abord je vous citerai le coq qui, le premier, a été chef et souverain de tous les Perses, avant Daréios et Mégabyzos: aussi l'appelle-t-on l'oiseau persan, à cause de cette antique souveraineté.
EVELPIDÈS
C'est donc pour cela qu'aujourd'hui même, il marche comme le Grand Roi, la tête couronnée, seul entre les oiseaux, de la tiare droite.
PISTHÉTÆROS
Il avait alors tant de vigueur, de grandeur et de puissance, qu'aujourd'hui encore, par un effet de son ancienne force, dès qu'il fait entendre son chant matinal, tous courent à l'ouvrage, forgerons, potiers, corroyeurs, cordonniers, baigneurs, boulangers, armuriers, tourneurs de lyres et de boucliers: ils se chaussent et vont au travail quand la nuit dure encore.
EVELPIDÈS
Tu peux m'interroger là-dessus. Il est cause que j'ai eu le malheur de perdre une læna en laine de Phrygia. Invité à un banquet qui se donnait à la ville pour le dixième jour après la naissance d'un enfant, je bois et je m'endors. Alors, avant que les autres se soient assis à table, le coq chante, et moi, croyant qu'il est jour, je sors pour me rendre à Alimos; bientôt, à peine me suis-je glissé hors des murs, qu'un voleur d'habits me frappe d'un coup de bâton dans le dos; je tombe, je veux crier, mais il m'avait subtilisé mon manteau.
PISTHÉTÆROS
Le milan était alors chef et roi des Hellènes.
LA HUPPE
Des Hellènes?
PISTHÉTÆROS
Et c'est lui qui, le premier, leur apprit, lorsqu'il était roi, à s'incliner devant les milans.
EVELPIDÈS
Par Dionysos! un jour que je m'étais incliné de la sorte en voyant un milan, je m'étendis, la bouche ouverte, et j'avalai une obole! Voilà comment je rapportai à la maison mon sac vide.
PISTHÉTÆROS
A leur tour, l'Ægyptos et la Phoenikè tout entière ont eu pour roi le coucou, et quand le coucou criait: «Coucou!» alors tous les Phoenikiens moissonnaient le blé et l'orge dans les champs.
EVELPIDÈS
Et de là sans doute le proverbe authentique: «Coucou! Les circoncis aux champs!»
PISTHÉTÆROS
Telle était la force de leur pouvoir, que, dans toutes les villes des Hellènes où il y avait un roi, Agamemnôn ou Ménélaos, un oiseau siégeait sur les sceptres, et partageait les présents offerts au prince.
EVELPIDÈS
Eh bien! j'ignorais cela, moi: aussi l'étonnement me prenait quand un Priamos paraissait, dans les tragédies, portant un oiseau qui se dressait pour observer si Lysikratès recevrait quelque présent.
PISTHÉTÆROS
Mais voici le plus fort de tout: Zeus, qui règne aujourd'hui, est représenté ayant un aigle sur la tête, en sa qualité de roi; sa fille porte une chouette, et Apollôn, comme serviteur, un épervier.