Kitobni o'qish: «Avant qu’il ne pèche »
AVANT QU’IL NE PECHE
(UN MYSTÈRE MACKENZIE WHITE – VOLUME 7)
B L A K E P I E R C E
Blake Pierce
Blake Pierce est l’auteur de la série à succès mystère RILEY PAIGE, qui comprend onze volumes (pour l’instant). Black Pierce est également l’auteur de la série mystère MACKENZIE WHITE, comprenant huit volumes (pour l’instant) ; de la série mystère AVERY BLACK, comprenant cinq volumes ; et de la nouvelle série mystère KERI LOCKE, comprenant cinq volumes (pour l’instant).
Lecteur avide et admirateur de longue date des genres mystère et thriller, Blake aimerait connaître votre avis. N’hésitez pas à consulter son site www.blakepierceauthor.com afin d’en apprendre davantage et rester en contact.
Copyright © 2017 par Blake Pierce. Tous droits réservés. Sous réserve de la loi américaine sur les droits d'auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, ni enregistrée dans une base de données ou un système de récupération, sans l'accord préalable de l'auteur. Ce livre électronique est sous licence pour usage personnel uniquement. Ce livre électronique ne peut être ni revendu, ni donné à d'autres personnes. Si vous désirez partager ce livre avec quelqu'un, veuillez acheter une copie supplémentaire pour chaque bénéficiaire. Si vous lisez ce livre et que vous ne l'avez pas acheté, ou qu'il n'a pas été acheté pour votre usage personnel uniquement, veuillez le rendre et acheter votre propre copie. Merci de respecter le travail de cet auteur. Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les endroits, les événements et les incidents sont soit le produit de l'imagination de l'auteur, soit utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite. Image de couverture Copyright CRStudio, utilisé sous licence de Shutterstock.com.
LIVRES PAR BLAKE PIERCE
SÉRIE MYSTÈRE RILEY PAIGE
UNE FOIS PARTIE (Volume 1)
UNE FOIS PRISE (Volume 2)
UNE FOIS DÉSIRÉE (Volume 3)
UNE FOIS ATTIRÉE (Volume 4)
UNE FOIS TRAQUÉE (Volume 5)
UNE FOIS ÉPINGLÉE (Volume 6)
UNE FOIS DÉLAISSÉE (Volume 7)
UNE FOIS FROIDE (Volume 8)
UNE FOIS POURSUIVIE (Volume 9)
UNE FOIS PERDUE (Volume 10)
UNE FOIS ENTERRÉE (Volume 11)
SÉRIE MYSTÈRE MACKENZIE WHITE
AVANT QU’IL NE TUE (Volume 1)
AVANT QU’IL NE VOIE (Volume 2)
AVANT QU’IL NE CONVOITE (Volume 3)
AVANT QU’IL NE PRENNE (Volume 4)
AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Volume 5)
AVANT QU’IL NE RESSENTE (Volume 6)
AVANT QU’IL NE PÈCHE (Volume 7)
AVANT QU’IL NE CHASSE (Volume 8)
SÉRIE MYSTÈRE AVERY BLACK
MOTIF POUR TUER (Volume 1)
MOTIF POUR S’ENFUIR (Volume 2)
MOTIF POUR SE CACHER (Volume 3)
MOTIF POUR CRAINDRE (Volume 4)
MOTIF POUR SAUVER (Volume 5)
SÉRIE MYSTÈRE KERI LOCKE
UNE EMPREINTE DE MORT (Volume 1)
UNE EMPREINTE DE MEURTRE (Volume 2)
UNE EMPREINTE DE VICE (Volume 3)
UNE EMPREINTE DE CRIME (Volume 4)
UNE EMPREINTE D’ESPOIR (Volume 5)
TABLE DES MATIÈRES
PROLOGUE
CHAPITRE UN
CHAPITRE DEUX
CHAPITRE TROIS
CHAPITRE QUATRE
CHAPITRE CINQ
CHAPITRE SIX
CHAPITRE SEPT
CHAPITRE HUIT
CHAPITRE NEUF
CHAPITRE DIX
CHAPITRE ONZE
CHAPITRE DOUZE
CHAPITRE TREIZE
CHAPITRE QUATORZE
CHAPITRE QUINZE
CHAPITRE SEIZE
CHAPITRE DIX-SEPT
CHAPITRE DIX-HUIT
CHAPITRE DIX-NEUF
CHAPITRE VINGT
CHAPITRE VINGT ET UN
CHAPITRE VINGT-DEUX
CHAPITRE VINGT-TROIS
CHAPITRE VINGT-QUATRE
CHAPITRE VINGT-CINQ
CHAPITRE VINGT-SIX
CHAPITRE VINGT-SEPT
CHAPITRE VINGT-HUIT
CHAPITRE VINGT-NEUF
CHAPITRE TRENTE
CHAPITRE TRENTE ET UN
CHAPITRE TRENTE-DEUX
CHAPITRE TRENTE-TROIS
CHAPITRE TRENTE-QUATRE
PROLOGUE
Le soleil commençait à poindre à l’horizon mais il n’avait pas encore réchauffé la fraîcheur de la nuit – c’était le moment de la journée que Christy préférait. Voir le soleil se lever au-dessus de la ville lui permettait de ne pas oublier que chaque nuit avait une fin, quelque chose qu’elle avait besoin de se rappeler maintenant qu’elle se sentait de plus en plus éloignée de Dieu. Voir le soleil se lever au-dessus des édifices de la ville de Washington et repousser les ténèbres de la nuit lui rappelait les paroles d’un chant religieux : Bien que la nuit soit remplie de souffrances, le soleil finit toujours par se lever…
Elle se récitait mentalement ces paroles en montant la rue qui menait vers l’église. Cela faisait maintenant des semaines qu’elle essayait de se convaincre de s’y rendre. Elle avait perdu contact avec sa foi et s’était abandonnée au péché et à la tentation. L’idée de se confesser lui était tout de suite venue à l’esprit mais c’était également difficile. Ce n’était jamais facile de confesser ses propres péchés. Mais elle savait qu’il fallait qu’elle le fasse. Plus elle laissait passer du temps avec ce péché existant entre elle et Dieu, plus il serait difficile de corriger ce déséquilibre. Le plus tôt elle confesserait ce péché, plus elle aurait de chance de reprendre pied et rétablir sa foi, une foi qui avait guidé sa vie depuis qu’elle avait dix ans.
Au moment où elle commença à discerner les contours de l’église, elle se mit à douter. Est-ce que je peux vraiment y arriver ? Est-ce que j’arriverai vraiment à confesser ce que j’ai fait ?
Les contours et la forme familière de l’église catholique du Cœur Béni semblaient lui dire que oui, elle pouvait y arriver.
Christy se mit à trembler. Elle n’était pas certaine de savoir si ce qu’elle avait fait était vraiment une infidélité. Elle avait embrassé cet homme une seule fois et ça n’avait pas été plus loin. Mais elle avait continué à le voir, elle avait continué à se laisser transporter par ses louanges et par ses mots doux – des mots que son propre mari avait arrêté de lui murmurer depuis des années.
Elle pouvait presque sentir ce péché s’effacer d’elle alors que le soleil s’élevait dans le ciel, jetant ses rayons dorés et orangés sur les contours de l’église. Si elle avait besoin d’un autre signe lui indiquant qu’elle devait confesser ses péchés à un prêtre en ce matin en particulier, c’était celui-là.
Elle arriva aux marches de l’église du Cœur Béni avec un poids pesant sur ses épaules. Mais elle savait que d’ici peu, ce poids aurait disparu. Elle pourrait rentrer chez elle, ses péchés confessés, le cœur léger et l’esprit…
Quand elle parvint aux portes d’entrée, Christy hurla.
Elle recula en hurlant. Elle faillit tomber des marches en béton au moment où elle tituba en arrière. Elle se couvrit la bouche des mains sans que ça n’étouffe son cri.
Le père Costas était pendu aux portes. Il était en sous-vêtements et une longue entaille horizontale lui traversait le front. Sa tête était penchée en direction de ses pieds nus, qui pendaient à soixante centimètres au-dessus du perron en béton. Du sang coulait de ses orteils, formant une flaque sale sur le perron.
Crucifié, pensa Christy. Le père Costas a été crucifié.
CHAPITRE UN
Après sa dernière enquête, Mackenzie White avait fait quelque chose qu’elle n’avait encore jamais fait depuis qu’elle travaillait : elle avait demandé des vacances.
Elle avait demandé deux semaines de vacances pour plusieurs raisons et dès le premier jour, elle sut qu’elle avait pris la bonne décision. Elle s’était très vite taillé une réputation quand elle était arrivée au FBI. Sans l’avoir spécialement cherché, elle avait fini par mener des enquêtes de haut niveau qui semblaient faites pour elle. Et elle avait fait du très bon boulot sur ces affaires et avait fini par impressionner pas mal de gens à Quantico et à Washington. Alors après avoir clôturé avec succès de nombreuses enquêtes et mis régulièrement sa vie en danger, elle trouvait que deux semaines de congés payés ne seraient pas de trop.
Ses supérieurs avaient été de son avis – et l’avaient même encouragée. Elle était certaine qu’ils auraient adoré savoir comme elle avait fini par passer la majorité de son temps libre – dans de nombreux fitness et installations sportives, à améliorer sa forme physique et à aiguiser son instinct et ses compétences. Elle avait une base solide dans le domaine. Elle était adepte du combat rapproché et elle était incroyablement douée au tir. Elle était beaucoup plus forte que la plupart des autres femmes avec lesquelles elle avait été à l’académie.
Mais Mackenzie White cherchait constamment à dépasser ses limites.
C’est la raison pour laquelle, après huit jours de vacances, elle se retrouvait à suer et à s’entraîner dans un fitness privé. Elle venait de quitter le coin de l’un des rings de boxe, en faisant un signe de la tête en direction de son partenaire d’entraînement. Elle entrait dans le deuxième round et elle s’attendait à être battue. Et ce n’était pas un problème.
Elle ne s’entraînait au Muay Thai que depuis un peu plus d’un mois. Elle était devenue assez bonne que pour oser y introduire un autre style de combat, moins connu. Avec l’aide d’un entraîneur privé et une bonne dose de détermination, Mackenzie avait également commencé à s’entraîner au Yaw-Yan, une variante philippine de kickboxing. Mélanger les deux était plutôt inhabituel mais elle et son entraîneur avaient trouvé un moyen de parvenir à les combiner. Ce qui était assez exigeant physiquement, au point que les épaules et les mollets de Mackenzie commençaient à ressembler à des blocs de brique.
Elle sentit d’ailleurs ces muscles se tendre au moment où elle s’avança vers son partenaire. Ils tapèrent des gants et recommencèrent leur session d’entraînement. Elle esquiva immédiatement un coup et contrattaqua d’une frappe.
D’une certaine manière, c’était un peu comme apprendre un nouveau style de danse. Mackenzie avait pris des cours de danse quand elle était enfant et elle n’avait jamais oublié l’importance du jeu de jambes et de la concentration. C’était un apprentissage qui l’avait accompagnée lors de son premier boulot en tant que flic, puis dans son job en tant que détective au Nebraska. Ces disciplines de base l’avaient également considérablement aidée en tant qu’agent du FBI, lui sauvant la vie en plusieurs occasions.
Et elles lui revenaient aussi maintenant à l’esprit, en plein entraînement. Elle essaya les nouveaux mouvements qu’elle avait appris, utilisant une série de coups de pied et d’attaques au coude, combinés avec des attaques plus traditionnelles de kickboxing. Elle utilisa l’expression surprise de son partenaire d’entraînement en tant que motivation pour continuer. Bien sûr, ce n’était qu’un entraînement, mais elle ressentait le besoin d’y exceller également.
Ça lui permettait également de se vider l’esprit. Elle avait toujours associé chaque coup de poing, coup de pied ou coup de coude avec un élément de son passé. Un coup du gauche était directement dirigé à des années de manque d’attention au sein des forces de police du Nebraska. Une attaque de la droite repoussait loin d’elle la peur que l’enquête sur le tueur épouvantail avait instillée en elle. Un pivot suivi d’un coup était dirigé directement au cœur du flux interminable de mystères qui entouraient l’enquête sur la mort de son père.
Pour être tout à fait honnête avec elle-même, c’était cette affaire qui l’avait motivée à apprendre ces nouveaux sports de lutte – pour continuer à s’améliorer au combat. Elle avait reçu une note de quelqu’un qui était impliqué… quelqu’un dans l’ombre qui savait apparemment qui elle était.
Elle avait encore cette note en tête alors qu’elle s’entraînait.
Arrête de chercher…
Elle avait bien entendu l’intention de faire juste le contraire. Et c’est la raison pour laquelle elle se trouvait actuellement sur ce ring, le regard concentré et les muscles aussi tendus que des cordes de violon.
Au moment où un de ses coups atteignit son opposant au plexus solaire, suivi par un coup de coude dans les côtes, la session d’entraînement fut interrompue par une personne sur le côté du ring. L’arbitre souriait et hochait de la tête, tout en applaudissant silencieusement.
« OK, Mac, » dit-il. « Il est temps de faire une pause. Ça fait une heure et demie que tu t’entraînes aujourd’hui. »
Mackenzie hocha la tête, relâcha sa position et frappa des gants ceux de son partenaire d’entraînement – un jeune homme de vingt-cinq ans, basé comme un lutteur de MMA. Il lui sourit et sortit rapidement du ring en passant à travers les cordes.
Mackenzie remercia l’arbitre et se dirigea vers les vestiaires. Ses muscles étaient douloureux au point d’en trembler, mais c’était une sensation agréable. Ça signifiait qu’elle s’était surpassée et qu’elle avait atteint de nouvelles limites.
En se douchant et en enfilant ce qu’Ellington appelait son accoutrement de fitness (un débardeur Under Armour et une paire de leggings noir), elle se rappela qu’elle avait encore un autre entraînement qui l’attendait aujourd’hui. Elle espérait que ses bras arrêteraient de trembler d’ici là. Bien sûr, Ellington serait là pour l’aider, mais elle avait encore quelques caisses assez lourdes à déménager cet après-midi.
Bien que techniquement elle vive déjà dans l’appartement d’Ellington depuis quelques jours, aujourd’hui était le jour où elle allait officiellement y emménager ses affaires. C’était une autre des raisons pour laquelle elle avait demandé deux semaines de vacances. L’idée d’essayer de déménager l’espace d’un weekend ne l’avait pas du tout tentée. De plus, elle avait l’impression que c’était encore une autre preuve qu’elle grandissait et évoluait. Faire assez confiance à quelqu’un pour partager un espace de vie et, bien que ça semble ringard, son cœur, était quelque chose dont elle aurait été totalement incapable il y a quelques mois.
Et dès qu’elle eut terminé d’enfiler son accoutrement de fitness, elle se rendit compte qu’elle était impatiente de commencer à déménager. Muscles endoloris ou pas, elle hâta le pas au moment de se diriger vers le parking.
***
Le côté positif de ne pas être une personne matérialiste, c’était qu’au moment de déménager, il n’y avait pas grand-chose à transporter. Un seul trajet avec le pickup d’Ellington et une camionnette U-Haul louée suffit. Le déménagement en lui-même prit moins de deux heures, grâce à l’ascenseur dans l’édifice d’Ellington, et au final, elle n’eut pas vraiment à porter tant de caisses que ça.
Ils célébrèrent le déménagement avec de la nourriture chinoise et une bouteille de vin. Mackenzie était fatiguée, endolorie, mais extrêmement heureuse. Elle avait pensé qu’elle allait se sentir nerveuse, et peut-être même avoir un peu de regrets au moment du déménagement, mais alors qu’ils commençaient à déballer ses caisses en dînant, elle se rendit compte qu’elle était vraiment excitée à l’idée de cette nouvelle étape dans sa vie.
« Avant toute chose, » dit Ellington, en plaçant la lame d’un cutter le long d’une bande adhésive fermant le haut d’une des caisses. « Il faut que tu me dises tout de suite si je vais trouver quoi que ce soit d’excessivement embarrassant dans ces caisses. »
« Je pense que le truc le plus gênant que tu puisses trouver, c’est le CD de la bande sonore de cet horrible remake des années quatre-vingt-dix de Roméo et Juliette. Mais bon, pour ma défense, j’aimais vraiment bien cette chanson de Radiohead. »
« Alors, ça va, tu es pardonnée, » dit-il, en coupant la bande adhésive.
« Et toi, » demanda-t-elle. « Y a des CD ou des films gênants qui traînent dans le coin ? »
« Et bien, je me suis débarrassé de tous mes CD et DVD. Je n’ai que du numérique. J’avais besoin de faire de la place. C’est presque comme si j’avais senti que cette agent sexy du FBI allait emménager avec moi un de ces jours. »
« Ton instinct ne t’a pas failli, » dit-elle. Elle s’approcha de lui et lui prit les mains dans les siennes. « Maintenant… c’est ta dernière chance. Tu peux encore changer d’avis avant qu’on ne commence à sortir mes affaires des caisses. »
« Changer d’avis ? Tu es folle ? »
« Il y a une fille qui va vivre avec toi, » dit-elle, en l’attirant vers elle. « Une fille qui aime bien les choses à leur place. Une fille qui a tendance à être un peu obsessionnelle compulsive. »
« Oh, je sais, » dit-il. « Et j’ai hâte. »
« Même avec tous les vêtements de femme ? Tu es prêt à partager ton placard ? »
« J’ai vraiment très peu de vêtements, » dit-il, en se penchant plus près d’elle. Leurs nez se touchaient presque et une chaleur qu’il commençait à bien connaître se mit à monter entre eux. « Tu peux avoir tout l’espace dans mes armoires que tu veux. »
« Maquillage et tampons, partager un lit et une autre personne qui salit ta vaisselle. Tu es sûr que tu es prêt pour ça ? »
« Oui, mais j’ai quand même une question. »
« Dis-moi. » dit-elle. Ses mains commencèrent à remonter le long de ses bras. Elle savait où ça allait les mener et chacun de ses muscles endoloris était prêt à l’action.
« Tous ces vêtements de femme, » dit-il. « Tu ne peux pas toujours les laisser traîner par terre. »
« Et bien, je n’en ai pas l’intention, » dit-elle.
« Oh, je sais, » dit-il. Il tendit le bras et lui retira son débardeur. Il ne perdit pas une seconde pour faire de même avec son soutien-gorge de sport. « Mais c’est probablement moi qui le ferai, » ajouta-t-il, en jetant les deux vêtements au sol.
Il l’embrassa et il essaya de l’amener vers la chambre, mais leurs corps n’eurent pas la patience d’attendre. Ils finirent sur le tapis du salon et bien que les muscles endoloris de Mackenzie n’apprécièrent pas beaucoup le sol dur dans son dos, d’autres parties de son corps firent taire leurs protestations.
***
Quand son téléphone sonna à 4h47 du matin, une seule pensée vint à l’esprit endormi de Mackenzie, alors qu’elle tendait la main vers la table de nuit.
Un appel à cette heure… J’imagine que mes vacances sont terminées.
« Oui ? » dit-elle, sans s’encombrer de formalités, vu qu’elle était techniquement en vacances.
« White ? »
D’une manière un peu bizarre, McGrath lui avait presque manqué durant ces neuf derniers jours. Mais entendre sa voix, c’était comme un rapide et brutal retour à la réalité.
« Oui, je suis là. »
« Désolé pour l’appel aussi matinal, » dit-il. Et avant qu’il n’ajoute quoi que ce soit, Mackenzie entendit le téléphone d’Ellington sonner de l’autre côté du lit.
Quelque chose d’important, pensa-t-elle. Quelque chose de grave.
« Écoutez, je sais que j’ai approuvé vos deux semaines de vacances, » dit McGrath. « Mais on a une sale affaire sur les bras et j’ai besoin de vous. De vous et d’Ellington. Venez me voir dans mon bureau dès que possible. »
Ce n’était pas une question mais un ordre direct. Et sans dire quoi que ce soit qui ressemble à un au revoir, McGrath raccrocha. Mackenzie laissa échapper un soupir et regarda en direction d’Ellington, qui terminait sa propre conversation téléphonique.
« Et bien, on dirait que tes vacances sont terminées, » dit-il, avec un léger sourire.
« C’est très bien comme ça, » dit-elle. « Au moins, ça se termine avec fracas. »
Puis, comme un vieux couple marié, ils s’embrassèrent et sortirent du lit pour se rendre au travail.
CHAPITRE DEUX
L’édifice J. Edgar Hoover était vide quand Mackenzie et Ellington y entrèrent. Ils s’y étaient déjà tous les deux retrouvés en pleine nuit, alors ce n’était pas quelque chose de si exceptionnel. Mais être convoqué au travail à une telle heure ne voulait jamais rien dire de bon. En général, ça voulait dire que quelque chose de particulièrement horrible les attendait.
Quand ils arrivèrent au bureau de McGrath, ils virent que sa porte était ouverte. Il était assis à une petite table de conférence à l’arrière de son bureau et consultait des dossiers. Il y avait un autre agent avec lui, une femme que Mackenzie avait déjà vue auparavant. Elle s’appelait Agent Yardley, une femme plutôt discrète qui avait de temps en temps aidé l’Agent Harrison. Elle hocha la tête et leur sourit quand ils entrèrent dans la pièce et s’avancèrent vers la table où McGrath était assis. Puis elle regarda à nouveau son ordinateur portable, concentrée sur ce qui s’y affichait à l’écran.
Quand McGrath leva les yeux vers Mackenzie, elle ne put éviter d’y voir un léger soulagement. C’était une manière agréable de se retrouver plongée dans le travail après que ses vacances aient été écourtées.
« White, Ellington, » dit McGrath. « Vous connaissez l’Agent Yardley ? »
« Oui, » dit Mackenzie, en hochant la tête en direction de l’agent pour la saluer.
« Elle revient à l’instant d’une scène de crime qui est liée à une autre scène similaire datant d’il y a cinq jours. Je l’avais mise initialement sur l’enquête mais quand je me suis rendu compte qu’il se pourrait qu’on soit confronté à un tueur en série, je lui ai demandé de rassembler tout ce qu’elle avait sur l’affaire pour pouvoir vous l’assigner. On a un meurtre… le deuxième du genre en cinq jours. White, je vous ai spécialement convoquée sur cette affaire car je veux que vous y travailliez du fait de votre expérience – sur l’enquête du tueur épouvantail plus spécifiquement. »
« De quoi s’agit-il ? » demanda Mackenzie.
Yardley tourna son ordinateur portable dans leur direction. Mackenzie s’avança vers la chaise la plus proche et s’assit. Elle regarda l’image qui s’affichait à l’écran avec une sorte de tranquillité sourde qu’elle commençait à bien connaître – la capacité à analyser une image repoussante puisque ça faisait partie de son boulot, avec une compassion résignée que la plupart des humains ressentiraient face à une mort aussi tragique.
Elle vit un homme plutôt âgé, aux cheveux et à la barbe majoritairement gris, pendu à la porte d’une église. Ses bras étaient écartés et sa tête était inclinée vers le bas, dans une forme de mise en scène de crucifixion. Il avait des marques d’entailles à la poitrine et une balafre au front. Il était en sous-vêtements, qui avaient retenu une bonne partie du sang qui avait coulé de son front et de sa poitrine. D’après ce qu’elle pouvait en voir sur les photos, il semblait que ses mains avaient été littéralement clouées à la porte. Ses pieds, quant à eux, avaient simplement été liés ensemble.
« C’est la deuxième victime, » dit Yardley. « Le révérend Ned Tuttle, cinquante-cinq ans. Il a été retrouvé par une dame âgée qui s’était arrêtée tôt à l’église pour déposer des fleurs sur la tombe de son mari. La police scientifique est sur les lieux au moment où on parle. Apparemment, le corps a été mis en place il y a moins de quatre heures. Des agents ont déjà prévenu la famille. »
Une femme qui aime prendre les choses en main et obtenir des résultats, pensa Mackenzie. Peut-être qu’on pourrait bien s’entendre.
« Qu’est-ce qu’on a sur la première victime ? » demanda Mackenzie.
McGrath lui fit glisser un dossier. Alors qu’elle l’ouvrait et jetait un coup d’œil au contenu, McGrath la mettait au courant de l’affaire. « Le père Costas, de l’église catholique du Cœur Béni. Il a été retrouvé dans le même état, cloué aux portes de son église il y a cinq jours. Je suis un peu surpris que vous n’en ayez pas entendu parler à la télé. »
« J’ai mis un point d’honneur à ne pas regarder les actualités pendant mes vacances, » dit-elle, en jetant un regard à McGrath qui se voulait amusé, mais qui passa totalement inaperçu.
« Je me rappelle en avoir entendu parler, » dit Ellington. « La femme qui a retrouvé le corps a été en état de choc pendant quelques temps, c’est bien ça ? »
« C’est ça, » dit McGrath.
« Et d’après ce que la police scientifique a pu constater, » dit Yardley, « le père Costas ne devait pas être cloué là depuis plus de deux heures. »
Mackenzie consulta les dossiers de l’affaire. Les images montraient le père Costas dans exactement la même position que le révérend Tuttle. Tout avait l’air identique, jusqu’à l’entaille allongée à travers le front.
Elle referma le dossier et le fit glisser en direction de McGrath.
« Où se trouve cette église ? » demanda Mackenzie, en montrant du doigt l’écran de l’ordinateur.
« Juste à l’extérieur de la ville. Une église presbytérienne de taille respectable. »
« Envoyez-moi un message avec l’adresse, » dit Mackenzie, en se levant. « J’aimerais aller y jeter un coup d’œil. »
Apparemment, le travail lui avait plus manqué qu’elle ne l’avait pensé durant ces huit derniers jours.
***
Il faisait encore noir quand Mackenzie et Ellington arrivèrent à l’église. La police scientifique terminait son travail. Le corps du révérend Tuttle avait été enlevé de la porte mais ce n’était pas un problème pour Mackenzie. Avec les deux images qu’elle avait vues du père Costas et du révérend Tuttle, elle avait vu tout ce qu’elle avait besoin de voir.
Deux meurtres dans le style de crucifixions, tous les deux aux portes d’entrée d’églises. Les hommes assassinés en étaient les leaders présumés. Il est clair que quelqu’un semble en vouloir à l’église. Et qui qu’il soit, ce n’est pas spécifique à une confession en particulier.
Elle s’approcha de l’avant de l’église en compagnie d’Ellington au moment où l’équipe scientifique terminait de rassembler son matériel. Sur la gauche, près de la petite pancarte portant le nom de l’église, il y avait un petit groupe de personnes. Quelques-uns priaient en s’étreignant. D’autres pleuraient ouvertement.
Des membres de l’église, supposa Mackenzie, avec tristesse.
Ils s’approchèrent de l’église et la scène ne fit qu’empirer. Il y avait des traces de sang et deux grands orifices à l’endroit où les clous avaient été enfoncés. Elle examina l’endroit à la recherche de tout autre signe religieux, mais elle ne vit rien. Il y avait juste du sang et un peu de saleté et de transpiration.
C’est plutôt téméraire, pensa-t-elle. Il doit y avoir une sorte de symbolisme dans tout ça. Pourquoi une église ? Pourquoi les portes d’une église ? Une fois, ce serait une coïncidence. Mais deux fois à la suite l’une de l’autre, et à chaque fois cloué aux portes – c’est intentionnel.
Elle trouvait ça offensant que quelqu’un puisse faire une telle chose devant une église. Et peut-être que c’était justement le but. Il était impossible d’en être sûr. Bien que Mackenzie ne croie pas à la religion, ni en Dieu ni aux effets de la foi, elle respectait entièrement les droits des personnes qui elles, choisissaient de vivre selon leur foi. Elle souhaitait parfois être ce genre de personne. Peut-être que c’était la raison pour laquelle elle trouvait cet acte aussi lamentable ; singer la mort du Christ à l’entrée même de l’endroit où les gens se réunissaient pour trouver le réconfort et un refuge en son nom était vraiment détestable.
« Même si c’était le premier meurtre, » dit Ellington, « une telle scène me ferait tout de suite penser qu’il allait y en avoir d’autres. C’est… révoltant. »
« Ça l’est, » dit Mackenzie. « Mais je ne suis pas tout à fait sûre de savoir pourquoi ça me donne cette sensation. »
« Parce que les églises sont des lieux sûrs. Tu ne t’attends pas à y voir de grands orifices laissés par des clous et du sang frais à leurs portes. On est en plein Ancien Testament, là. »
Mackenzie n’était pas une experte en Bible mais elle se rappelait d’un récit biblique de son enfance – une histoire concernant un Ange de la Mort traversant une cité et ramassant tous les aînés de chaque famille s’il n’y avait pas une certaine marque à leurs portes.
Un frisson la parcourut. Elle le réprima en se tournant vers l’équipe scientifique. Avec un léger signe de la main, elle attira l’attention de l’un de ses membres. Il s’approcha d’eux, visiblement un peu bouleversé par ce qu’il venait de voir. « Agent White, » dit-il. « C’est votre enquête maintenant ? »
« On dirait bien. Je me demandais si vous aviez encore les clous qui avaient été utilisés pour crucifier le révérend. »
« Bien sûr, » dit-il. Il fit signe à un autre membre de son équipe, puis regarda en direction de la porte. « Et le type qui a fait ça… ou il était vraiment fort comme un bœuf, ou il a eu tout le temps du monde pour le faire. »
« J’en doute, » dit Mackenzie. Elle désigna d’un signe de tête le parking de l’église et la rue qui s’étendait au-delà. « Même si l’assassin a fait ça vers deux ou trois heures du matin, il y a peu de chances qu’il n’y ait eu aucun véhicule descendant Browning Street. »
« À moins que l’assassin n’ait sondé la zone avant d’agir et connaisse les temps morts du trafic après minuit. » dit Ellington.
« Une quelconque possibilité d’enregistrement vidéo ? » demanda-t-elle.
« Aucune. On a vérifié. L’Agent Yardley a même appelé quelques personnes – les propriétaires des édifices à proximité. Mais un seul a des caméras de surveillance et elles ne sont pas dirigées vers l’église. Alors aucune possibilité de ce côté-là. »
L’autre membre de l’équipe scientifique s’approcha. Il portait un sachet en plastique de taille moyenne, contenant deux grands clous en fer et ce qui ressemblait à du fil métallique. Les clous étaient recouverts de sang, qui avait également coulé le long de l’intérieur transparent du sachet.