bepul

О записках Порошина

Matn
O`qilgan deb belgilash
Shrift:Aa dan kamroqАа dan ortiq

Une éducation principalement militaire peut en outre amener une confusion d'idées, qui pourrait se traduire plus tard en confusion de principes et de faits. Il serait à craindre dans ce cas que l'état militaire ne formât dans le pays une caste privilégiée et dominante, ne devint un état dans l'état. La profession des armes si belle, si noble, si généreuse en temps de guerre, qui peut créer non seulement des héros, mais même de grands hommes en développant toutes les facultés et les vertus humaines, n'est à tout prendre, en temps de paix qu'une nécessité matérielle, un métier stérile et négatif, fait pour assoupir et rapetisser les hautes facultés de l'intelligence. Uu grand homme de guerre peut aisément devenir un grand homme d'état, car la science de la guerre tient à toutes les autres branches de la science humaine, mais tout militaire n'est pas fait pour devenir un homme de guerre, et encore moins forcément apte à remplir toute fonction civile et administrative, en vertu de l'uniforme qu'il porte.

3. L'instruction religieuse du jeune prince était particulièrement soignée. Outre les leèons que lui donnait l'Archiprêtre Platon, qui plus tard fut une des illustrations de notre église, il faisait avec lui de pieuses lectures tous les dimanches et jours de fêtes. Il était admis dans sa société et dînait souvent à sa table, ce qui faisait que les rapports du Grand Duc avec le prêtre n'étaient pas seulement spirituels et officiels à telle ou telle occasion, mais acquéraient un caractère intime et en dehors des exercices de piété obligée. Platon prêchait à la Cour. Les paroles de vérité qu'il y faisait entendre au nom de Dieu et de Sa loi, devaient exercer une sévère et bienfaisante influence sur l'esprit du jeune prince et de la Cour. On voit dans le journal de Porochine, que l'Impératrice elle même subissait cette influence. Les sermons tenus à la Cour devaient rélever l'autorité morale du prêtre en Russie, autorité tellement nécessaire et tellement négligée chez nous. Ils devaient en outre favoriser le développement de l'éloquence religieuse et stimuler l'émulation des autres prédicateurs, qui chez nous ne prêchent guère, ou prêchent dans le désert. L'exemple de la Cour devait mettre le sermon à la mode, et en fait de mode, celle ci avait son bon côté.